Holy cow, ça passe vite 2 semaines ! On avait dit "pas d'obligation de régularité" histoire de pas faire comme avec tout : se retartiner une bonne dose de stress ; mais les trucs que j'ai envie de vous partager s'accumulent dans ma tête et j'ai peur de les oublier.
D'ailleurs là je suis tellement é👏pui👏sée👏 que je vais oublier des trucs. J'ai fait des journées à 18h de sommeil cumulé, des moments où je m'endors "sans m'en rendre compte" au point où j'ai peur en prenant le train de me retrouver à Ostende contre mon gré ; puis la vie quoi et on va commencer l'EMDR avec ma psy (on aura d'office l'occasion d'en parler), ça va encore être une sacrée ride. C'est pas juste un paragraphe pour vous étaler ma life, il y a un lien direct avec ce qui va suivre. Comme j'aime bien être dans le contrôle et qu'en même temps j'ai une colère interne, je flippe qu'elle me déborde à tout moment. Elle m'a un jour dit "je ne m'inquiète pas pour ça, je suis certaine que vous n'aurez pas d'excès de violence", mais elle a aussi ajouté "du moins pas de manière injustifiée"... Oui bah madame, c'est bien ça tout mon problème, je suis persuadée que celui qui se prendra mon poing dans la gueule il l'aura bien mérité.
BEEF
Je ne sais par où commencer tellement TOUT dans cette série est brillant ! Le scénario est incroyable, les acteur·ices, la photo, la réal... tout tout tout est vraiment génialissime. J'ai adoré. C'est super intelligent, il y a vraiment des dialogues qui tapent juste, même les cartons-titre* et le nom de chaque épisode sont trop bien. Évidemment que je suis à fond sur la bande son (surtout les morceaux de clôture de chaque épisode) full playlist 90's – cœur cœur sur “Drive” d'Incubus. Il y'a aussi une notion de matière et de viscéralité parce que, oui, ce sont des gens qui lose their shit, big time. Et ça escalade de manière totalement disproportionnée. Ça part d'une embrouille en voiture entre les deux personnages principaux, Danny Cho (Steven Yeun) et Amy Lau (Ali Wong) – immense 💜 sur elleux –, qui en ont gros sur la patate. On passe dans la vie de l'un, de l'autre et sur les endroits d'accrochage entre leurs deux chemins. C'est cool aussi de voir une série avec un cast majoritairement asiatique où les différentes origines (coréennes, vietnamiennes, japonaises...) sont caractérisées, ont leur spécificités et qu'on nous sert pas juste des "randoms asiates" comme si c'était un ensemble homogène. Au-delà d'être "cool" j'ai trouvé ça très intéressant.
10 épisodes, Lee Sung Jin à l'écriture, Hikari et Jake Schreier à la réalisation, (vous n'y couperez pas) c'est A24 à la prod et ça se regarde sur le Netflix. Bref t'as compris, je recommande !
* Petite friandise info insolite: les peintures de ces cartons sont des œuvres de David Choe qui joue le rôle d'Isaac. Ça fait une dizaine d'années que l'artiste n'expose plus ses tableaux.
Autre fun-fact, et sans rien dévoiler, le dernier épisode n'a pas pu être écrit en même temps que les autres dans la writers' room parce qu'iels devaient commencer la production. Lee Sung Jin a donc dû l'écrire en étant sur le plateau de tournage. Ça se sent que cet épisode est différent des autres, mais il est aussi très spécial et singulier, ce qui fonctionne parfaitement pour clôturer la saison.
Ça m'a fait penser à deux autres trucs :
RELATOS SALVAJES
Un autre exemple, le film “Relatos Salvajes”, qui montre le moment où tout le bon sens et les coping mechanismes du monde ne suffisent plus pour contenir la frustration et la colère. Il s'agit en fait de six courts métrages indépendants ayant pour thème commun la catharsis, la violence et la vengeance. Le tout porté par une myriade d'acteur·ices très talentueux·ses.
Je me souviens que l'escalade de la démonstration physique de la violence a été un peu difficile à regarder pour moi pendant l'une des histoires (alors que je pourrais manger mes céréales devant des films gores ou Nip/Tuck. Same same). Donc, regardez-le mais mangez léger ou n'hésitez pas à passer l'une des histoires au besoin.
Même si la qualité de chaque segment est variable, il y a suffisamment de bonnes choses pour que l'on ait envie d'aller au bout de cette expérience proposée par Damián Szifron. De plus, aux côtés des producteurs argentins, on retrouve les frères Almodóvar (El Deseo). Ce qui est pour moi un gage de qualité presque aussi convaincant que A24 (sorry not sorry).
Last time I checked c'était dispo sur mubi. Je vous conseille aussi de tester cette super plateforme, c'est gratos les 30 premiers jours je crois.
DES GENS BIEN
Ça a aussi fait écho avec le polar burlesque sériel de Benjamin D’Aoust, Matthieu Donck et Stéphane Bergmans ; d'autant que je l'avais bingé quelques jours plus tôt. (Apparamment c'est passé sur la RTBF fin octobre, mais j'avais loupé l'info. Là ça vient d'être diffusé – et dispo sur le site – par Arte car il s'agit de la première copro entre les deux chaînes). Pour situer un peu, je mettrais ça entre "Fargo" (les frères Coen) et "the Voices" de Marjane Satrapi, dans les Ardennes à la frontière franco-belge. C'est une intrigue à tiroirs : à chaque épisode (six au total) les téléspectateur·ices découvrent un nouvel élément ou un nouveau personnage qui remet tout en perspective. Ce sont des catastrophes en chaînes qui font foirer le plan de départ de ces gens bien. C'est franchement jouissif et c'est magnifiquement mis en image par le copain Florian Berutti.
📽️ Je profite de l'occasion pour féliciter les ami·es, connaissances et compatriotes présent·es dans les sélections parallèles à Cannes. Florian Berutti (chef op) aligne deux films à La Quinzaine des réalisateurs : "Déserts" de Faouzi Bensaïdi et "L'autre Laurens" de Claude Schmitz. Baloji Tshiani amène son film "Augure" en sélection Un Certain Regard et Paloma Sermon-Daï présentera "Il pleut dans la maison" à la Semaine de la Critique 👏 👏 👏
Bon, bon, bon, ça fait beaucoup d'écrans, petits et grands. Pour boucler la boucle et revenir sur le sujet psy, je vous propose de faire connaissance avec Lola d'Estienne, Marine Sergent et Moana Genevey autour d'une discussion mêlant stand-up et santé mentale avec Christelle Tissot de Mūsae. Leur spectacle en trio s'appelle "Fin de soirée" et c'est à voir au Kings.
Allez, c'est pas tout ça mais il va être l'heure de monter sur Paris avec Annabel Lee pour retourner le point Éphémère. Venez le 27/04 au Bota (avec marcel et Gros Cœur) c'est la der avant la pause et ça va être vraiment trop bien.
Ciao bye-bye.