Salut l’ekip !
Comment ça va vous ? Moi pas ouf, mais pas pire non plus. J’ai de nouveau un peu de mal à saisir la joie, MAIS je sais qu’il y en a et c’est déjà pas mal. J’aimerais bien, face aux chouettes perspectives et aux projets excitants en cours, ne pas toujours être cette meuf blasée. J’y bosse entre midi et deux.
tl ; dr : trop de trucs à dire, pas mal de films et un peu de râlerie.
Dans les trucs cool depuis la dernière newsletter, j’ai vu des films ! Alors, évidemment, j’ai des choses à redire. Mais globalement, si vous ne deviez en retenir qu’une de tout ce qui va suivre c’est : regardez-les et faites-vous votre propre avis, c’est ça qui compte.
LE RÈGNE ANIMAL
Cinématographiquement, j’ai trouvé ça super. J’aime bien quand des réals font du genre sans singer les films américains. Les décors réels et le maquillage rendent tout plus vraisemblable et c’est une grosse case à cocher quand on fait de la S-F. J’aime bien aussi quand tu arrives dans un monde et qu’on t’épargne l’exposition hyper didactique du genre « In a world, where tous les citizens ayant eu un contact avec un animal le soir où un nuage bionique est passé au-dessus de la France… blablabla » on s’en fout ! Surtout si ce n’est pas le sujet.
Donc ça, c’est bien, on est directement dans le bain. Mais il y a quand même trop de questions sur l’univers qui sont en suspens. Par exemple, s’il y’en a qui mutent et d’autres pas, ce n’est pas les mêmes dynamiques sociétales que si, à terme, tout le monde finit par muter. C’est pas le même projet quoi. Puis là, y’a des bestioles déjà bien identifiées, dont la mutation s’intensifie et des (ou en tout cas, un) nouveau humains qui déclanchent une mutation. Et voilà, démerdez-vous. Oui, OK, à un moment y’a une dame en blouse blanche qui dit « c’est un phénomène complexe, récent et on comprend pas tout ». Du coup, au lieu de rester plongée dans l’histoire, je me pose des questions parasites.
Peut-être que l’autre problème c’est le scénario qui ne t’agrippe jamais longtemps. Comme si toutes les 15 - 20 min on te dit « Voici notre sujet. Allez finalement, non, on part là dessus » et on finit par aller nulle part. Très vite, la recherche de la mère, on n’en a plus grand-chose à carrer. J’imagine qu’on a voulu nous parler de la relation père-fils, mais… Je n’aime pas Romain Duris (ce n’est sûrement pas de sa faute) donc entre son jeu et les dialogues… not buying it. Les relations amoureuses quand t’es ado et que tu te transformes, tu te sens bizarre, tu perds le contrôle*, y’a un film entier à faire là dessus ! Ça méritait plus que deux scènes et demie. Bon, et tout le côté méta sur la nature, la cohabitation, etc. Il a du vouloir en parler I guess.
Là, je suis très (trop) critique après coup alors que j’ai plutôt passé un bon moment. Y’a des plans magnifiques, de très belles scènes et plein de bonnes idées. Et surtout, je salue le courage de proposer un autre cinéma de genre et je suis certaine que ce sera de mieux en mieux. J’avais juste mes expectations un peu too high.
Je ne suis vraiment pas de la team MARVEL. Sans jugement de valeur, j’ai rien vu. (J’ai sûrement dû voir un truc ou l’autre, mais ça ne m’a laissé aucun souvenir.) Par contre, je me souviens avoir adoré « Vincent n’a pas d’écailles », et avoir été agréablement divertie par « Comment je suis devenu super-héros » (en fait, il faut Vimala Pons 💜). Il y’a encore « Teddy » que j’aimerais voir, mais là on passe de la S-F à l’horreur et c’est le point suivant.
Avant ça, j’aimerais dire que *ces questions sur l’adolescence résonnent avec l’entretien de Jérôme Colin dans le podcast de Fanny Ruwet — et donc par extension son dernier livre « Les dragons » qu’il me tarde de lire (quand mon cerveau redeviendra coopératif dans cette activité).
Pearl et Le Comte
Je dois d’abord vous faire un petit rappel : ce mois-ci, nous avons reçu Morgane et Lucas de Lucifer Lives dans Amour, Gloire et Chips. Dans la première partie, on a surtout pris le temps de revenir sur leur aventure semée d’embûches pour pouvoir ouvrir le café. Dans la deuxième moitié qui sort ce dimanche (abonne-toi pour ne rien louper) on se laissera aller à notre passion pour les films d’honneur. D’ailleurs, on aime des choses très différentes et on aime ça, je crois, pour des raisons toutes aussi différentes. C’est ça qui est beau.
Dans la longue liste de recos filmiques, iels nous ont parlé de « X ». Son prequel « Pearl », étant sur Netflix, on a fait les choses (pas vraiment) à l’envers.
Rien de fou, si ce n’est la proposition stylistique (et j’dis ça alors que c’est A24). Mais je ne me suis pas non plus dit que j’avais perdu mon temps donc that's ok.
Toujours sur la plateforme : El Conde
Pinochet est un vampire de plusieurs centaines d’années, le noir et blanc est franchement splendide, il ne m’en fallait pas plus. Mais est-ce que ça compte comme film d’horreur ? Ça ne fait jamais peur, ce n’est jamais vraiment gore, y’a pas de jump scare… y’a juste un vieux vampire. Mais c’est beau et grotesquement drôle alors allez-y.
Si vous voulez un truc horrible (exagération dans 3-2-1) :
les adaptations de Roald Dahl par Wes Anderson. Je me suis fait chier alors que c’était des courts… Vla l’exploit. Franchement, le style pour le style au point où tu te caricatures toi-même et que ta mise en scène est à ce point décorrélée de ton récit… fais des pubs pour Apple, mais laisse les contes des autres tranquilles en fait. — Je ne sais pas pourquoi ça me met autant en colère. Ce bonhomme ne m’a rien fait de mal (j’ai même aimé beaucoup de ses films précédents) et personne ne m’a forcée contrainte à regarder ces films (je n’ai même pas payé).
Je vais redescendre.
La Grande Triple Alliance internationale de l’Est
On clôture le loooong chapitre ciné sur une note bien plus positive : une soirée organisée à la Source par Empreintes ❤ — un cinéma mobile et itinérant qui crée du lien. (Je me souviens le bien fou que ça m’avait fait un soir de 2020 d’aller à la projection de « Khamsin » suivie d’un concert d’Oiseaux-Tempête !) Là, same same but different. C’est comme si tous ces gens sur l’écran c’était des cousin·es éloigné·es, des grand·es adelphes d’adoption ; bref qu’on faisait finalement toustes partie d’une famille recomposée de galérien·nes de la musique, passionné·es jusqu’a l’insensé. Ça va être bien compliqué à vous pitcher. Ça parle d’une Scène qui n’en est pas vraiment une. De règles spontanément engendrées qu’on décide d’ignorer. De jouer un instrument que tu ne maîtrises pas (si t’es guitariste, on va te foutre derrière une batterie). « OK, ça fait 4 fois que tu fais la blague, apparemment c’est devenu un groupe. » Un nombre de formations incalculable qu’on peut encore croiser dans les bonnes soirées pour certaines. Ça s’effrite au moment où ça essaye de se définir. Mais surtout, surtout, des gens, des potes. « La partie grave, les choses importantes sont dites dans la musique, pendant le concert, alors le reste du temps on peut juste se raconter des blagues, s’amuser. » Je me suis un peu retrouvée dans cet héritage qu’il faut chérir avec la distance nécessaire pour pas en faire un truc cool de hipster mon cul. Puis comme d’hab, je suis trop impressionnée par les films d’archives qui te happent (c’est dur à faire !) et ça donne envie de faire de la musique, évidemment. :)
Tiens tiens, en parlant des galérien·nes de la musique, l’occasion de faire un petit crochet par cet article du dernier Larsen (un magazine que seuls les gens « du milieu » prennent en main pour savoir s’iels/un de leurs groupes fait la couv) Sobrement intitulé : La fin de la « classe moyenne » du secteur musical ? — oui, vous me voyez venir, ça m’a rendue extrêmement aigri ! Le sujet est réellement important et même si l’article est long comme le bras, il reste à l’étape 1 du constat parce qu’il est en fait une « compile de tous les points de vue » (artiste, programmateur de salle, de festival, manageur, délégué, attaché de presse, un peu de rock, de pop, d’électro…) dans un souci d’objectivité, certainement.
Car on sait toustes que ce sont les mecs blancs qui sont la voix de l’objectivité hahaha… 😂😂😂 Ah bah oui, sur une petite dizaine de personnes ayant voix au chapitre, je suis la seule meuf citée et c’est parce que mon collègue a redirigé le journaliste vers moi, disant que ce serait plus intéressant. Oui, au bout d’un moment, si tu veux dire des choses un peu plus intéressantes que « le prix de l’énergie c’est compliqué » et « Oh ce bête public qui ne comprend rien à la vie, qui veut pas nous soutenir et paie 150 € pour aller voir Beyoncé ou Taylor Swift », va peut-être falloir s’intéresser à ce que les FINTAS et personnes racisées ont à dire sur le sujet — que ce soit une analyse des causes, des conséquences et des stratégies de survie — parce qu’iels en connaissent un rayon sur la précarisation.
(Et avoir la dignité de garder autre chose de l’heure d’entretien qu’on a eu qu’uniquement « ouin ouin je gagne 300 €/mois »)
Hé Larsen, venez, vous nous laissez les clés d’un numéro en mode take over. 📢
Chiche ?!
Bye-bye express
Bon, il semblerait que j’avais encore bien besoin de râler… oopsi 😄
3 mini recos pour se dire au revoir :
Le nouveau podcast de SML « À la recherche du thon à la catalane », une méditation dans le monde des grosses courses. Du Zen en ZAC (très fière de celle-là). Pile ce dont j’ai besoin dirons les rageux.
Une librairie va ouvrir dans le quartier et j’ai trop hâte ! Vivement faire la connaissance de l’équipe de Brin d’Acier. (Et vous pouvez leur filer un coup de pouce si vous avez quelques dollars qui traînent).
(Re)lisez Mahmoud Darwich !
ciao.