Salut les petits culs ! C’est le retour de la newsletter “classique” avec des recommandations et trop de digressions parce que j’ai enfin vu des trucs et réussi à les ranger dans ma tête. (Sorry pour les redites à celleux que je côtoie dans la vraie vie, de toute façon, on a établi que j’étais une vieille qui radote depuis un moment déjà).
All of us Strangers
Retour dans les salles de cinéma pour voir ce film britannique écrit et réalisé par Andrew Haigh (je n’ai rien vu de lui avant ça). Mais une histoire d’amour entre Andrew Scott (Adam) et Paul Mescal (Harry), évidemment qu’on y va !
On va aller dans le deep bien vite en évitant trop de spoiler. Du coup je vais vraiment rien dire de l’histoire si ce n’est les pensées qui m’ont traversé l’esprit au visionnage et mes ressentis, en espérant vous donner envie de bien chialer aussi.
Je me suis dit “Ah c’est fou, les reproches qu'on fait à nos parents (aussi légitimes soient-ils) on essaie toujours de les atténuer pour par les faire souffrir.” Ça m’a fait du bien pour lui de voir finalement des remps fiers de leur gamin qui juste tiennent le coup et continuent la vie no matter what. Leur acceptation. Je me suis dit que vraiment faut arrêter avec les scènes de boîte de nuit, ça sert pas à grand chose et vous ferez plus jamais mieux que celle dans Aftersun – j’en parlais dans la 2e édition de SLE – déjà avec ce chouchou Paul Mescal 💜). Et “Always on my Mind” de Pet Sop Boys qui prend toute son ampleur. LA RÉAL EST SUPERBE !! Mais je dois vous dire,
j’ai eu mal comme rarement. Physiquement. Où genre tu essaies d’étouffer tes sanglots assourdissants parce que t’as pas pu privatiser le cinoche. Pour vous donner une échelle de douleur, on est sur la scène de l’arrêt de bus dans Fleabag 💔 (avec ce même Andrew Scott, sans la soutane) x8.
Le discours sur la solitude est dévastateur quand c’est un sentiment familier depuis toujours. Ce qui ne préserve pas des gouffres terrifiants quand elle s’invente de nouvelles formes. Prenez des mouchoirs et de l’eau pour vous réhydrater, mais par pitié, allez-y.
Bones and all
Là, on est sur une tout autre histoire d’amour et un tout autre “coming out”. D’ailleurs, Timothée Chalamet (Lee) revient devant la caméra de Guadagnino, mais ça n’a riiiiien à voir avec Call me by your Name. Moi qui ai l’habitude de dire que ce que je préfère dans les histoires d’horreur c’est qu’il n’y a pas de romance, voilà l’exception pour confirmer la règle. Entre romance, donc, et roadtrip, Maren (Taylor Russell) apprend à survivre en marge de la société dans une odyssée libératrice à travers les coins paumés d’Amérique. Deux jeunes gens qui s'épanouissent dans leur quête d'identité et de beauté malgré un monde périlleux qui ne peut accepter ce qu'iels sont. ** Warning et (pas vraiment) spoiler: les scènes de cannibalisme, sans être gores, sont, néanmoins, frontales et ça m’a pas mal retourné l’estomac (mais ça va y’en a pas 15 000). ** Ce qui est raconté dans le (sous) texte – tiré du roman éponyme de Camille DeAngelis – est très intéressant et encore une fois LA RÉAL EST INCROYABLE !! Je vais le rematter en prenant des petites notes 🤓
C’est dispo sur Prime.
Some Kind of Monster
Ça fait des aaaaannées que je dois le regarder. Mais n’étant pas particulièrement fan de Metallica, j’ai laissé le temps passer. Puis là, grâce à un article Konbini qui rappelle les codes Netflix* pour voir tout le catalogue, je me suis empressée de taper 90361 (pour documentaires musique et concerts) et j’ai vu que le film était dans la liste. – bon il est aussi en entier sur YouTube si jamais.
Faut prendre ça comme une archive, parce que cinématographiquement c’est très pauvre. Mais les archives j’aime bien et une réflexion sur la créativité de groupe, la synergie, comment les egos et les peurs qui y sont rattachées coexistent ou collisionnent... OK, vous m’avez eue.
Bref, rappel pour celleux qui ne voient pas du tout de ce dont il s’agit: Ce qui commence comme un simple documentaire sur la réalisation de l'album St. Anger prend une tournure plus personnelle. Jason Newsted le bassiste vient de quitter le groupe et les autres membres doivent se remettre en question, faire face à leurs problèmes interpersonnels. Puis c’est James Hetfield le front man qui se barre brusquement pour entrer en cure de désintox. Les managers de Metallica embauchent alors un "coach d'amélioration de performances" Phil Towle (qui endosse un rôle de médiateur-thérapeute).
Au final ça brasse plein de thématiques intéressantes: le rapport aux parents – tiens tiens encore elleux – (qu’iels soient trop exigeant·es, pas assez intéressé·es, absent·es et toutes les nuances entre) ; la peur de pas être créati·f·ve (aussi où commence la création d’un album et quand finit-elle) ; l’alcool ; la dépression ; avoir un planning serré ou ne pas en avoir du tout ; ultimately serving the song ; le manque d’amour et de considération des autres membres qui devient parfois une compétition interne ; est-ce qu’on a encore envie d’être là, de s’infliger tout ça… si ça nous rend pas un tout petit peu heureux·se ; et how to get close and real with people, surtout quand tu partages une part si importante de ta vie avec elleux.
Finalement, des sujets très liés à un projet sur lequel je bosse en ce moment° (pour ça aussi que j’ai passé le cap de mater ce docu) et dont je vous parlerai probablement dans quelques mois :)
* J’en profite tant qu’on est connecté·es sur Netflix, pour celleux qui n’ont pas encore vu Marcel the Shell, j’en parlais ici… il vous reste 2 semaines !
D>E>A>T>H>M>E>T>A>L_R>O>T
Je suis contente de m’être enfin laissé le temps de regarder des films parce que je surconsomme des heures et des heures quotidiennes de YouTube et de Twitch (et pourtant je taff comme une malade ET je dors 8h par nuit approx… je ne comprends pas cette jnoûnrie). La dernière vidéo vraiment chouette que j’ai regardée c’est le Findings N°101 du OG Feldup – une encyclopédie de l’internet le man. Cet épisode tourne surtout autour du titre "Everyone Knows That" mais il y’a aussi un bon passage sur Panchiko. Et quelle pépite! J’dis pas que c’est la musique la plus incroyable jamais composée. Loin de là. C’est bringuebalant, mais ça convoque une nostalgie douillette. Puis l’histoire est belle.
Petit préanbule d’abord sur les lostwaves, pour celleux qui ne passent pas leur life dans les recoins du world wide web: il existe des sites (watzatsong par exemple) ou des forums (4chan, Reddit,…) où les gens cherchent à retrouver l’origine d’un enregistrement musical qu’iels ont trouvé en brocante, dans l’équivalent d’un Cash Converter ou le grenier de mamie. Et là, l’enquête commence (internet adore ça les enquêtes et moi aussi, et les archives - d’ailleurs, à toutes fins utiles, les archives du web, un bon outil pour retrouver des choses).
Dans le cas de Panchiko, c’est un·e utilisateur·ice anonyme de 4chan qui poste en 2016 une photo de l’EP qu’iel vient d’acheter 0,49£ dans un magasin Oxfam, mais le groupe et leurs musiques sont introuvable en ligne. "Même avec des groupes très obscurs, on pourrait s'attendre à trouver quelque chose sur une vieille page Myspace ou une mention dans un forum". Iel partage ensuite un morceau, du shoegaze lo-fi (manière polie de dire hyper mal enregistré), avec une curieuse distorsion se déplaçant d'avant en arrière tout au long de la chanson. Ce n’est pas un effet de production voulu, c’est ce que les experts de l’expertise appellent un beat rot ou disc rot produit par l’oxydation de l’aluminium du CD (on ira se coucher un peu moins con). Bref, je vous passe toutes les étapes de la recherche d’une plateforme à une autre (y’a même un discord – le panchikord, no joke - qui se crée). On retrouve l’image originale utilisée pour la pochette (cul-de-sac). Y’a bien la mention des musiciens, mais seulement leurs prénoms (galère). Une année aussi : 2000. Ça patauge plusieurs mois. Impossible de chercher à partir des paroles, c’est incompréhensible. Finalement, on retrouve le magasin où le CD a été déposé (différent de celui où il a été acheté) avec le code-barre. On peut alors circonscrire à une toute petite zone géographique. Y’a plus qu’à trouver un Owain, un Andy, un Shaun et un John qui ont fait de la musique ensemble dans la région de Nottingham en 2000. Des centaines de fausses pistes plus tard, en janvier 2020…
conclusion : Shazam ne peut pas tout, mais les internautes déter, oui :D
Là où c’est encore plus super, c’est qu’à l’époque tout le monde s’en foutait de Panchiko. D>E>A>T>H>M>E>T>A>L n’a d’ailleurs été gravé que sur 30 CD (je mets ma main à couper que personne n’a payé la SDRM) et leurs performances scéniques sont globalement passées inaperçues. Ils ont donc laissé tomber. Au moment où il a été contacté en 2020, Owain n’a même plus de copie du CD, sans parler des masters. Il recontacte alors ses potos de l’époque.
Aujourd’hui et grâce à cette enquête, ils ont été #1 des ventes bandcamp à la (re)sortie de l’album, Panchiko a près d’un million auditeur·ices mensuel·les sur Spotify, le groupe s’est reformé, a donné des concerts et sorti un 2e album. That sounds like an happy ending to me ! 🤩
Mention spéciale pour Kicking Cars (originellement sur leur 2e EP qui n’avait même pas de pochette) et pour avoir mis les versions “rot” sur l’album remasterisé.
Sinon, le rythme des rêves merdiques augmente un peu trop à mon goût. J’y vois des gens que j’ai pas envie de voir et je dis des choses que j’ai pas envie de dire à des gens que j’ai envie de voir… ultra chiant. J’espère que ça va vite passer.
Mon autre cauchemar du moment : sortir le chien (alors que, les ballades, c’était un des arguments pour adopter un doggo). Mais la petite est terrorisée par l’extérieur – la joke “tel maître, tel chien” a déjà été faite et c’est faux puisqu’elle n’est pas si misandre que ça. Du coup, elle me transmet tout son stress et j’finis en crise d’angoisse au bout de 2min. Fait que maintenant on doit aller toutes les deux à l’école 🙃
On the very bright side of life, je (re)commence à être vraiment contente de mon taff pour Julia Camino. Je suis trop contente de manager des meufs badass et talentueuses AF ! J’ai nommé Garance Midi (qui vient de sortir son premier album), ° SÏAN ABLE (qui vient de sortir un clip puissant et délicat pour clôturer un cicle), Mamacita Matadora (parce qu’on ne change pas une équipe qui gagne) et Annabel Lee (que j’ai hâte de retrouver) ❤️🔥
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That’s all folks. Ciao bye-bye 🌞
incr comme d'hab, ça bouge pas